Roquefort-les-Cascades : de castrum à château

de castrum à château
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 Du Moyen Âge à nos jours
Mentionné depuis le XIIe siècle, Roquefort-les-Cascades appartient alors en partie aux seigneurs de Dun, vassaux du comte de Foix. Après la croisade contre les cathares (XIIIe siècle), le territoire de Roquefort-les-Cascades est donné à la famille de Lévis, venue d’Île-de-France. La fondation du village actuel, en fond de vallée, est peut-être due à ces nouveaux seigneurs. De la seigneurie de Mirepoix, ces terres passent par transaction à celle de Léran en 1631 et y restent jusqu’à la Révolution.

Un village fortifié (castrum)
Un castrum est mentionné pour la première fois vers 1160. Il occupe une plateforme d’environ 2000 m2 et a généré l’appellation " Le Castelas ". Appartenant à la famille de Dun, vassale des comtes de Foix et de Carcassonne, proche du catharisme, il a un rôle ostentatoire. Sa position stratégique, dans un carrefour de vallées, lui permet aussi la surveillance des voies de communication. Des restes de soubassement d’une tour (A) rectangulaire d’environ 15 m2 subsistent à l’angle  sud-ouest du plateau aménagé. Le mode de construction (blocs taillés disposés en assises régulières pour la partie basse, puis appareil irrégulier au-dessus) pourrait correspondre à cette période. Les maisons du village (B), probablement en pierres sèches et en bois, étaient disposées sur des terrasses étagées au sud et à l’est. D’autres bâtiments en bois existaient sur le flanc sud de la plateforme. Les nombreuses encoches (C) taillées dans la roche, destinées à accueillir et soutenir des poutres, en attestent. Plus bas, un large mur en pierres sèches pourrait constituer une enceinte de ce village (D).

Un château de garnison
Après la croisade contre les cathares (XIIIe siècle), Roquefort est remis à la famille de Lévis, venue d’Île de France. Elle engage un mouvement de désaffection envers les villages de hauteur au profit des vallées. C’est donc certainement à ce moment-là qu’a été créé le village actuel. Toutefois, la position stratégique du château lui permet de ne pas être détruit comme plusieurs autres, mais d’être conservé pour devenir une garnison. En effet, Roquefort se situe alors à la frontière du comté de Foix, d’une enclave royale (autour de Roquefixade) et de la seigneurie de Mirepoix. Une grande enceinte (G) est aménagée au nord, côté le plus exposé aux éventuelles attaques. Longue d’environ 90 m (suivant le relief est-ouest), elle est conservée sur 4 à 5 m de haut. Bâtie en petits ou moyens moellons calcaires grossièrement taillés et disposés en assises régulières, elle est percée de meurtrières à intervalles réguliers. Les archives nous indiquent d’ailleurs qu’en 1476 ce château fait partie des places de garde de Jean IV de Lévis-Mirepoix. Quarante ans plus tard il est toujours défensable. Un mur d’enceinte interne (I), orienté nord-sud et comportant des fragments de tuile dans le parement, a pu être aménagé à cette période-là. Un témoignage de 1564 nous indique que le château est en ruine, que seule une tour est encore debout et qu’il n’y a plus d’habitant depuis longtemps. De la seigneurie de Mirepoix, Roquefort passe par transaction à celle de Léran en 1631 et y reste jusqu’à la Révolution. Il est difficile de comprendre aujourd’hui l’emplacement de l’église (attestée au XIVe au siècle mais vraisemblablement antérieure), éloignée aussi bien du castrum que du village actuel.

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