Montségur : Monstégur et la croisade

Monstégur et la croisade
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Le refuge.
Raymond de Péreille, seigneur local, aurait été sollicité par l’Eglise cathare vers 1204 pour " reconstruire " un castrum (village fortifié), au sommet de la montagne (pog). En s’installant avec leurs proches sur ce site déjà occupé du Néolithique à l’Âge du Bronze, les religieux cathares changent sa destinée. A partir de 1232, il devient " le siège et la tête " de l’Eglise proscrite. Il accueille aussi les membres des familles seigneuriales occitanes dont Raymond de Péreille et Pierre Roger de Mirepoix qui en assurent la défense. Selon la Chronique rédigée par Guillaume de Puylaurens, " Il y avait là un refuge public de toutes sortes de malfaiteurs et d’hérétiques, comme une synagogue de Satan, en raison de la puissance du castrum qui, situé sur un roc très élevé, paraissait inexpugnable ".

Le siège.
En mai 1243, l’archevêque de Narbonne, l’évêque d’Albi et le sénéchal de Carcassonne engagent, au pied du pog, le siège le plus long de la croisade contre les Albigeois. Il dure jusqu’en mars 1244. Pendant huit mois, les lignes de défense successives, établies en travers du chemin d’accès, parviennent à contenir les croisés. Ce n’est que lorsque les attaquants décident d’emprunter l’abrupte extrémité nord-est, de nuit, qu’ils prennent pied sur la montagne. Ils aménagent alors un accès pour acheminer, poutre après poutre, leurs machines de guerre, et remontent peu à peu la crête. Les assiégés, eux, se replient jusqu’à une barbacane, ouvrage fortifié situé à mi-parcours. Pilonnés par d’énormes boulets de pierres, ils doivent abandonner cette nouvelle ligne de défense. Ils parviennent à repousser une ultime attaque près du sommet. Mais, sans espoir de secours, ils déposent les armes. Une trêve de 15 jours permet à ceux qui ont décidé de ne pas renier leur foi de faire leurs adieux à leurs familles et au monde matériel. Selon la Chronique de l’abbaye de Berdoues," l’an 1244, au mois de mars, fut pris le castrum de Montségur, où l’on trouva deux cent cinq hérétiques des deux sexes. Ils y furent brûlés près du pied de cette montagne. "

Le château des Lévis.
Alors que les survivants du bûcher sont soumis aux interrogatoires de l’Inquisition, le castrum est remis aux seigneurs de Lévis qui avaient reçu la terre de Mirepoix en récompense de leurs services durant la croisade. Ces derniers érigent le château actuel et font du site une de leurs places fortes. Ils cherchent à contrôler cette partie montagneuse de leur domaine face au puissant comte de Foix. Les inventaires de 1540 mentionnent encore un château en état de défense. Mais il est signalé " à l’état de ruine " en 1673 et sert, après la Révolution et au long du XIXe siècle, de carrière de pierres.

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