Montbel : l'histoire du village
La commune actuelle de Montbel est formée au lendemain de la Révolution, entre 1790 et 1803. Elle regroupe Montbel-Taurine qui comprend Saint-Blaise, Canterate avec Montbel d’en haut, Le Villaret et enfin Les Baillards auxquels est adjointe La Redorte, aujourd’hui disparue.
Une famille portant le nom de Montbel est connue dès le XIIe siècle dans le cartulaire de Saint-Sernin de Toulouse (recueil d’actes). Elle possède alors des biens à Lieurac. Entre le XIe et le début du XIIIe siècle, les terres de l’actuelle commune appartiennent soit au comte de Foix, soit au prieuré de Camon. Les bénédictins de ce dernier ont d’ailleurs probablement fondé, avant 1263, La Bastide de Belmont (aujourd’hui disparue), sur le plateau de Canterate. Après la défaite des seigneurs occitans, les terres sont remises à des familles venues d’Ile de France : Montbel-Taurine et Canterate au seigneur Pons de Bruyères avec Chalabre ( " Terre Privilégiée " ) ; Le Villaret et Les Baillards à Gui de Lévis avec Mirepoix ( " Terre du Maréchal " ). Ces deux dernières en sont soustraites en 1329, pour être rattachées à la seigneurie de Lévis-Léran. Montbel-Taurine et Canterate les rejoignent en 1784 par rachat. A la création des départements, les quatre entités de Montbel rejoignent l’Aude avant d’intégrer l’Ariège en 1794 (1803 pour le territoire des Baillards).
Le Site de Saint-Blaise (privé)
Situé à un kilomètre au nord de Montbel, aujourd’hui en propriété privée, il abrite un cimetière jouxtant une église. L'église est bâtie en moellons grossièrement travaillés, disposés en assises plus ou moins régulières. Orientée vers l’est, elle est dotée d’un chevet plat et d’un clocher-mur à une baie. Avec Saint- Vincent, ce sont les deux églises paroissiales de Montbel au XVIIIe siècle. D’après les registres, les habitants de Canterate y viennent pour les messes et cérémonies. En 1860, elle n’est déjà plus qu’une annexe de Saint-Vincent. La présence de tombes de la fin du XIXe siècle démontre que les deux cimetières fonctionnent en parallèle. L’église de Saint-Blaise et son cimetière semblent avoir été vraiment abandonnés au début du XXe siècle.
Une lecture attentive du paysage montre que la butte à proximité est artificielle car la terre a été rapportée. C’est une motte castrale abritant vraisemblablement un habitat au Moyen Âge. Sa base atteint environ 120 mètres de long ; les anciens fossés sont encore visibles. Les tranchées que l’on peut y voir semblent correspondre à des fouilles clandestines de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle.