Mirepoix : l'organisation des espaces

l'organisation des espaces
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L’organisation de la ville n’est dictée ni par les contraintes topographiques du site puisqu’il se situe en plaine, éloigné de la rivière, ni par un habitat antérieur puisqu’il s’agit d’une reconstruction sur un site neuf. Les bâtisseurs ont donc pu établir un programme rationnel, un tracé quasi idéal.

A l’intérieur d’un quadrilatère, des rectangles d’environ 55 mètres sur 110, orientés est/ouest, s’apparentent à des modules de base répétés vingt-huit fois. C’est une structure ouverte, extensible, non enfermée dans des enceintes limitatives pré-établies (bien qu’il y ait un fossé autour de la ville). Chacune de ces parcelles rectangulaires (moulons) est vouée au lotissement d’habitations mitoyennes non entrecoupées de ruelles. Le réseau de voirie dessert les îlots en les contournant. Toutes les rues, qu’elles soient longitudinales ou transversales, sont droites. Contrairement aux fondations de Lignairolles et Ribouisse, dont il est aussi à l’origine, Gui III de Lévis ne donne pas de précision quant à la dimension des maisons et la largeur des rues à créer. Ces dernières atteignent six mètres, ce qui leur confère un caractère uniforme, et ne sont pas hiérarchisées en fonction de leur usage. Les rues qui bordent la place sont le prolongement de celles qui y conduisent (la largeur est la même). L’usage de construire une avancée de façade au-dessus de la rue, soutenue par des piliers, en fait des galeries couvertes, d’où leur nom de " couverts ".

L’élément principal est la place du marché (et non plus l’église ou le château comme auparavant). Les bâtisseurs lui réservent deux moulons, libres de construction, quasiment au centre du tracé. C’est la place d’aujourd’hui à laquelle il faut soustraire les deux blocs de bâtiments, actuellement de part et d’autre de la halle, qui n’existaient pas. L’église, de dimension alors beaucoup plus modeste, est installée sur son extrémité sud. Il se dégage ainsi un vaste espace carré, bordé de couverts se poursuivant sur le cours à votre gauche et revenant vers la place en passant par l’actuelle rue de l’évéché. Les maisons sont agencées sur une bande de terrain étroit de telle sorte que le plus grand nombre d’entre elles puisse avoir une façade sur la place. C’est aussi le lieu où se concentrent les édifices majeurs comme la Halle aux grains, la Maison de justice, la Maison des consuls.

L'hôtel de ville prend place sur le moulon ajouté au tournant des XIVe et XVe siècles qui, comme son pendant de l’autre côté de la halle, s’inscrit dans l’existant. Ils sont constitués de maisons édifiées avec la technique du pan de bois. Leurs étages, reposant sur des piliers, constituent le couvert. Ils tournent le dos à la cathédrale opérant ainsi une séparation entre l’espace religieux et l’espace laïc. François Rabinel de Calzan, receveur des tailles, édifie en 1760 la maison la plus imposante de la place. Racheté par la municipalité en 1806, cet édifice abrite toujours la mairie qui conserve notamment un document de Louis Philippe la rétablissant dans ses droits de se servir des armoiries.

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