Léran : l'industrie

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Léran fait partie de ces villages particulièrement industrialisés. Il est déjà question en 1322 de la reconstruction du moulin. Le premier " moulin à tailler le jais " moderne, connu dans la région, y est construit en 1602. Installées à proximité du Touyre et du ruisseau de Praxinabel, les usines ont recours à l’énergie hydraulique. Ce moteur fiable et peu coûteux, offre des mouvements variés grâce aux systèmes de transmission et d’engrenage. Plusieurs types d’activités sont développés conjointement et successivement : moulin farinier, moulin à jais (charbon de bois fossilisé), filature, scierie, corderie, fabrique de peignes, de chaussures, de boutons, de jouets, etc. Apparues au début du XVIIIe siècle, les tanneries vont occuper une place prépondérante notamment parce qu’elles colonisent au XIXe siècle le centre du village. Dans le moulin à tan, on broie, à l’aide de pilons métalliques, les écorces de chêne et de châtaignier pour le tannage des peaux.

Sites A-I : la famille Bez
Une des principales familles à s’illustrer dans les tanneries est la famille Bez, qui possède également des usines de peignes au Peyrat et à La Bastide sur l’Hers. À Léran, ils apparaissent comme tanneurs dès les années 1730/40. Ils vont rapidement étendre et concentrer leurs possessions sur le coeur du village : bâtiments (B) dès 1880 ; construction des espaces (C) en 1887 ; achat des usines (D) à messieurs Duran et Cabibel en 1889 ; extension de leur entreprise par les sites (E) en 1891 et (I) en 1900. Les tanneries (H) sont reconverties en bâtiments ruraux en 1888. Le point (F) représente la maison d’habitation de Casimir Bez, puis de son fils Paul. L'emplacement (G) illustre une ancienne tannerie, transformée en maison d’habitation par Émile Bez en 1888. L’invention, vers 1903, d’un nettoyant novateur pour machines à vapeur, le " William’s ", leur évite un temps la faillite.

Site J
Ancienne tannerie de messieurs Duran et Cabibel. Il s’agit de la seule tannerie de Léran ayant appartenu à une famille catholique.

Site K
Cet ancien moulin à farine a été transformé en filature en 1813. En 1902, elle devient la tannerie "Pibouleau et Anduze".

Site L
En 1873, monsieur Babou transforme sa maison en tannerie. Cette usine, reprise par monsieur Anduze puis monsieur Pibouleau, devient alors une fabrique d’empeignes de galoche (partie supérieure en cuir de la chaussure). Dans les années 1960 on y fait des chaussures à lanières et des nu-pieds.

L’ancien moulin farinier seigneurial
Situé vers le quartier du " Perdut ", au nord-ouest du centre du village, il appartient aux seigneurs de Lévis dès le XIVe siècle. S’agissant alors d’un moulin banal, les habitants sont obligés d’y moudre leur grain, contre redevance au seigneur. Vendu comme bien national lors de la Révolution, puis racheté par les Lévis au XIXe siècle, il abrite également une scierie vers 1844, puis devient fabrique de peignes en corne.

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