Carla-de-Roquefort : l'industrie
Dès le Moyen Âge les hommes détournent les eaux de la rivière pour leurs différentes activités (farine, huile, filature, etc.) Au Carla de Roquefort des moulins sont mentionnés dans les archives dès 1385. Ils sont alors banaux, c’est-à-dire qu’ils appartiennent au seigneur du lieu, les de Lévis et les habitants sont obligés d’aller y moudre leur grain, contre redevance.
Ces moulins sont donnés en fermage à un meunier contre une quittance. Les textes nous apprennent qu’en 1653, Salomon de Lévis, seigneur de Limbrassac, reçoit une quittance de 168 setiers de blé, 37 setiers d’avoine, de 12 chapons et 2 pourceaux, représentant le prix des fermages des moulins du Carla. En 1792, les de Lévis possèdent un moulin à farine à Neylis et un moulin à huile au bac de Cazaluque (actuelle Mécanique). Ils seront vendus comme biens nationaux en 1794, ainsi qu’un autre moulin à farine, vraisemblablement situé au lieu-dit "Moulin-Neuf". Leurs usages varient. Celui du Bac de Cazaluque, moulin à farine et à huile, est transformé en filature dans la seconde moitié du XIXe siècle. A proximité en aval, une autre filature, construite au début du XIXe siècle, est remplacée par une manufacture de peignes qui a fonctionné au XXe siècle. Le moulin à trois meules de Neylis tourne, lui, jusqu’en 1971.
En 1740, le marquis de Lévis est autorisé à construire une forge à la catalane sur les terres du Carla. Le minerai de fer est réduit, par le feu, directement sans passer par la fonte. Les fermiers acquièrent en 1774, au Bac d’Ilhat, un bois composé de chênes et de hêtres pour se fournir en combustible. En 1792, les bâtiments de la forge et de la charbonnière atteignent 300m². Vendue deux ans plus tard comme bien national à Mr Gabarrou, négociant de Lavelanet, elle emploie 22 ouvriers en 1811, 20 en 1812 et 18 en 1813. Elle cesse de fonctionner avant 1856. Située en amont du pont "de la forge", en direction d’Ilhat, elle est aujourd’hui en ruines.