L'Aiguillon : l'industrie

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Plusieurs pôles d’industrie se sont successivement et conjointement développés à l’Aiguillon. Installées à proximité de la rivière Hers, les usines ont recours à l’énergie hydraulique. Ce moteur fiable, peu coûteux, offrant des mouvements variés grâce aux systèmes de transmissions et d'engrenages, est utilisé jusque dans la deuxième moitié du XIXe siècle. L’électricité le détrône.

Le moulin à farine (A) est l'établissement le plus ancien, son canal étant attesté dès 1549 (aujourd'hui disparu). Ce devait être un moulin banal. Propriété du seigneur, les habitants ont l’obligation de l’utiliser contre redevance. Appartenant à la famille de Montmorency-Robecq à la veille de la Révolution, il est vendu comme bien national en 1795.

En 1871, Léo Bez établit une fabrique de peignes à proximité. C’est aussi pour cette activité que Aubin Cabrol, devenu propriétaire en 1911-1912, transforme le moulin.

François Cordié est autorisé en 1827 à construire une usine à scier le marbre (B). Les quatre mouvements qu’elle comporte sont mus par l’eau, acheminée depuis le canal de fuite du moulin à farine. Le marbre est extrait des carrières voisines de Bélesta et Fougax. Préparé et poli, il est vendu en produits semi-finis pour des marbriers ou finis (tables, dessus de secrétaire, retours de cheminée, tablettes, mortiers, bénitiers, etc.). Les acheteurs sont des particuliers témoignant d’un certain niveau de vie (médecins, pharmaciens, hommes de loi…) ou des professionnels (hôteliers, aubergistes, cafetiers…). En 1867, Jean-Baptiste Fourié cherche à transformer l’établissement en une scierie à bois.

En 1834, Rousseau Coulom est autorisé à établir une scierie à bois (C) à deux lames et une foulerie à quatre auges dans le village. La prise d’eau se fait par un barrage sur la rivière Hers situé en aval de celui du moulin à farine. En 1919, cette usine appartient à monsieur Boussioux.

De 1883 à 1896, Honoré Sarda fait fonctionner une filature (D) en dérivant l’eau depuis le canal initial. Il s’en est rendu propriétaire ainsi que les deux sites du moulin et de la scierie à marbre. La turbine qu’il installe peut absorber de 500 à 1 000 litres d'eau, en plus des 700 déjà nécessaires pour les autres usines. Incendiée en 1910, l’installation est reconstruite par Aubin Cabrol qui y ajoute une usine à peignes. En 1921, il creuse un grand bassin de stockage (le long de l'actuelle route de Bélesta) pour compenser les variations de l’Hers dues à l’intermittence de la fontaine de Fontestorbes. Les frères Jouret reprennent la production de peignes.

La Société "Le peigne de l'Ariège" (F) est fondée sous forme de société en nom collectif en 1919 par d’anciens ouvriers du peigne. Elle se situe alors dans des locaux loués à Aubin Cabrol. La seconde partie de sa dénomination passe de " Seguy Beille et Cie " à " Seguy-Bigou et Cie " en 1925. En 1930, elle est transformée en SARL et des bâtiments neufs, abritant des machines entièrement électriques, sont construits de l’autre côté de la route. Les approvisionnements en corne (Amérique du sud, Liban, Australie) et les débouchés sont internationaux. Le site est repris par José Da Fonseca à la fin du XXe siècle.

La fabrique de peignes se développe encore dans la commune au cours du XXe siècle avec la nouvelle usine des frères Jouret ainsi que celles de Roudière, Ganet et Pont. L'électricité n'étant plus produite sur place, elles n’ont plus besoin d’être à proximité d’un cours d’eau.

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