Montbel : une réserve d'oiseaux
La création du lac de Montbel de 1982 à 1984 a favorisé, les premières années, la venue d’au moins 195 espèces d’oiseaux. Parmi celles de grande taille qui vivent maintenant en permanence sur le lac, le Héron cendré (Ardea cinerea) doit son nom à son plumage de teinte grise. Les aigrettes (dont le nom vient des longues et fines plumes qu’elles revêtent pendant la période nuptiale) sont, elles, entièrement blanches. L’Aigrette garzette (Egretta garzetta) a une envergure d’environ 1m et la Grande aigrette (Ardea alba) d’1 m 70. La couleur de leur bec et de leurs pieds diffèrent aussi. Tous capturent, avec leur bec effilé et puissant, des poissons, des amphibiens… dans l’eau peu profonde des plans d’eau, des ruisseaux, ou dans les prairies inondées.
Le Grèbe huppé (Podiceps cristatus) peut être observé toute l’année. Assez peu farouche, il passe sa vie sur - ou sous - l’eau. Son anatomie reflète cette caractéristique : corps fuselé, queue courte, pattes puissantes, doigts possédant sur les bords deux larges aplatissements. Ces sortes de pagaies, qui ont la faculté de pivoter à 90° autour de l’articulation, repoussent l’eau puissamment et jouent aussi le rôle d’hélice. Le grèbe peut descendre jusqu’à 31 m de profondeur, nager sous l’eau et y rester jusqu’à 2 minutes! Plongeant au hasard, il lui faut dix à vingt essais en moyenne avant d’arriver à capturer un poisson qu’il remonte et mange à la surface. Après une parade nuptiale complexe, les oiseaux bâtissent un nid sur l’eau, proche des berges. Ils accumulent tant de matériaux que la base de nid finit par toucher le fond ou une branche d’arbre immergée. L’île flottante enfin stabilisée, les grèbes vont pouvoir pondre leurs oeufs sur la partie sèche. Sitôt sortis, les poussins se réfugient sur le dos de leurs parents où ils passent une quinzaine de jours, abrités de la pluie, du vent et de la chaleur. Au début du XIXe siècle, les grèbes ont été abondamment chassés car leur duvet, chaud, épais et moelleux était très prisé pour créer des étoles, des manchons, des chapeaux, des cols de vêtements…. La réglementation a permis que l’espèce échappe de justesse à une destruction totale.