Communes : le château de Sibra (privé)

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le château de Sibra (privé)

le château de Sibra (privé)

La seigneurie de Sibra
Achetée au prieuré de Camon en 1597 par Louis de Saint-Georges, la seigneurie de Sibra reste dans cette famille jusqu’à la Révolution. Elle est alors vendue comme bien national à Pierre Espert, maréchal d’Empire. En 1878, Joseph Villary devient propriétaire des 84 hectares comprenant des bâtiments, des jardins, deux moulins et des terres labourables lors d’une vente aux enchères. C’est un homme d’affaires qui a obtenu cinq ans plus tôt la concession de la ligne de chemin de fer Pamiers-Mirepoix-Lavelanet. Sensible au prestige de la noblesse, il modifie son nom en Villary de Fajac, en référence au château acquis par sa famille dans l’Aude.

Le château
Dès 1878, le nouveau propriétaire demande à l’architecte toulousain Louis Mortreuil de remanier entièrement l’ancienne maison forte. Le parti pris est celui de l’éclectisme. L’inspiration est puisée dans les différentes périodes de l’histoire de l’architecture. Les tours à mâchicoulis d’inspiration médiévale se mêlent à des encadrements de fenêtres de style Renaissance dotés de bustes. Un médaillon ovale en façade figure Saint- Georges, référence aux anciens seigneurs. Les décors de terre cuite ainsi que ceux des cheminées intérieures proviendraient de la fabrique industrielle Virebent et les vitraux de l’atelier Saint-Blancat, de Toulouse. Les tapisseries peintes de la salle à manger sont commandées au décorateur Prosper Tétrel, du faubourg Montmartre, deux fois médaillé aux expositions universelles. Villary de Fajac se fait représenter avec son épouse en costume Renaissance dans des scènes de chasse à courre.

Un parc à l’anglaise
Il est mis en oeuvre à partir de 1883. Il couvre quinze hectares et abrite de nombreuses collections végétales et espèces exotiques (tilleuls, marronniers, conifères, érables, sycomores, magnolias, ormes de Sibérie, plantes mellifères…) dont certaines remarquables comme un ginkgo biloba, un sophora, un hêtre pleureur et des hêtres pourpres, des séquoias. Le parc est organisé de manière à ménager des perspectives et des harmonies de couleurs renouvelées au fil des saisons. Deux pièces d’eau, dont un lac dans lequel se reflète le château, agrémentent le parcours. Un rucher-miellerie, ayant fonctionné avec 80 ruches, construit en faux rondins de bois de ciment, illustre le style rustique, art particulièrement prisé à la fin du XIXe siècle. D’autres matériaux nouveaux comme le métal et le béton sont aussi sollicités. Plusieurs fabriques (petites constructions de jardin à caractère fantaisiste), jalonnent la promenade : relais de chasse, obélisque et sa rotonde ceinturée de bancs, grottes artificielles, fausse colonnade en ruines... En plus de sa vocation apicole, le parc peut être appréhendé comme un parcours philosophique de méditation avec ses stations propices à la rêverie. On ne connaît pas le nom du paysagiste. Les traités sur les jardins, tel celui d’Edouard André en 1879, les modèles paysagers à l’anglaise, ont pu servir d’inspiration au commanditaire. En 2004, l’ensemble de la
propriété est inscrit au titre des Monuments Historiques.