Communes : l'ancienne cathédrale Saint-Maurice

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l'ancienne cathédrale Saint-Maurice

l\'ancienne cathédrale Saint-Maurice

La première église de 1298 devient cathédrale
Dédiée à saint Maurice, elle est agrandie une vingtaine d’années plus tard. Bénéficiant du démembrement du vaste diocèse de Toulouse, Mirepoix est érigée en évêché en 1317 afin de maintenir les populations loin de l’hérésie cathare. A la fin du XIVe siècle, le choeur de la nouvelle cathédrale prend la forme qu’on lui connaît aujourd’hui avec ses cinq chapelles. Trois d’entre elles comportent des clés de voûte attribuées au maître qui a fait le tombeau de l’évêque de Rieux à Toulouse. L’architecture reflète les formes gothiques d’Ile de France réinterprétées dans une forte muralité selon le style appelé " gothique méridional ". Il n’y a qu’une seule nef et pas de transept. Les chapelles latérales sont rejetées entre les contreforts intérieurs. Aucun pilier ne vient entraver les objectifs de prédication.

Le renouveau
Dès la première travée de la nef, les travaux sont interrompus par les saccages des routiers (mercenaires vivant de pillages en temps de paix). Lorsque Philippe de Lévis devient évêque de Mirepoix en 1497, on dit de la cathédrale " qu’elle estoit en si grande ruyne la dite église qu’elle estoit plein d’arbres et d’herbe, et vennoyent les pourceaulx et autres bestes manger jusques à l’entrée du cueur ". Pièce de procès, Archives du château de Léran, 1541. L’objectif reste, pour lui, d’élargir la nef de manière à l’aligner sur le choeur déjà agrandi. Il lance de grands travaux : quatre arcs doubleaux au-dessus de la nef, pavement du sol, reconstruction du mur ouest. C’est à lui que l’on doit le clocher en pierre de taille avec sa flèche à huit pans ornée de crochets. L’ensemble s’inscrit dans la continuité du style gothique. C’est pour le décor intérieur de sa chapelle privée (chapelle Sainte-Agathe), au-dessus du porche d’entrée, qu’il choisit le style Renaissance.

Le XIXe siècle
Les derniers grands travaux sont entrepris au XIXe siècle, d’abord sous la direction de Coma, puis de Cals, disciple de Viollet le Duc. L’édifice est surélevé. La charpente de bois est remplacée par une voûte en pierre. Le mur sud est déplacé pour, enfin, faire coïncider la nef sur la largeur du choeur (21,40 mètres). Dans les décors extérieurs, on sent bien le goût pour le Moyen Age qui est réinterprété : rosaces, gargouilles, arcs-boutants... Les vitraux sont réalisés par l’atelier toulousain Gesta qui diffuse très largement en France ses productions industrialisées. L’orgue des frères Link constitue un témoignage important de la facture allemande de la seconde moitié du XIXe siècle. Devenue simple église paroissiale avec la suppression de l’évêché à la Révolution, l’édifice a été classé Monument Historique en 1907. Pour cette construction paraissant homogène, il aura finalement fallu sept siècles de travaux, perceptibles aujourd’hui dans les différentes formes de fenêtres ou dans l’agencement des pierres des murs.