Communes : les maisons médiévales

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les maisons médiévales

les maisons médiévales

Les maisons médiévales se développent en longueur sur une parcelle étroite dont le plus petit côté donne sur la place. Cette organisation permet au plus grand nombre d’y avoir une façade, même de largeur restreinte. Au rez-de-chaussée, se trouve l’échoppe et au-dessus, l’habitation. Les fonctions résidentielles étant séparées des fonctions professionnelles, l’accès à l’étage se fait par des escaliers abrités derrière des piliers dont on ne voit plus, à Mirepoix, que les trappes. La mitoyenneté des maisons entraîne une continuité de faîtages de toitures et de façades alignées. Cet effet est renforcé par le fait que les maisons ont dans leur ensemble deux étages, donc une même hauteur de toits, un premier étage en encorbellement (surplomb)… La suture des maçonneries appartenant à chaque habitation n’est pas toujours affirmée. S’il est difficile de dater avec certitude les maisons de Mirepoix, on peut penser qu’hormis la maison des consuls, elles ne remontent pas au-delà du XVIe siècle.

La maison des consuls. Elle doit son nom aux représentants de la communauté à qui le seigneur délègue une partie plus ou moins importante de ses prérogatives. Ceux de Mirepoix, établis depuis 1246, ont toujours eu à se battre pour obtenir des droits. La famille de Lévis conserve le droit de haute justice jusqu’à la Révolution française, octroie des droits d’usage très limités (hormis sur la cité de Mirepoix qui applique sa charte de coutumes de 1207) et applique un régime d’imposition élevé. Ses dimensions et son riche décor distingue incontestablement la maison des consuls. Le poitrail dépasse les 12 mètres. Les abouts des solives en sapin et des poutrelles ainsi que les piliers en chêne sont sculptés d’une centaine de têtes. Leurs figures grimaçantes ou obscènes d’hommes, de femmes, de rois, d’animaux, de nègres… étaient peintes à l’origine. On voit encore quelques traces de couleurs rouge ou blanche sous le couvert. Cet édifice est attribué aux XIVe et XVe siècle. Il a pu d’abord abriter la maison de justice pour les cas relevant des consuls, puis leur maison commune, à partir du début du XVIe siècle. Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, à la suite d’un incendie, il est vendu en deux lots ce qui lui a fait perdre une partie de son homogénéité.

La technique dite " à pan de bois ". Elle repose sur une ossature de bois constituée de pièces verticales, horizontales et obliques. Leur agencement génère des motifs qui varient (équerre, croix de Saint-André, organisation parallèle…). Les espaces vides sont comblés par le hourdage de briques ou de torchis (argile, paille, sable et chaux). Il a aussi un rôle de raidisseur. L’utilisation de bois courts, facilitant la manutention et le transport dans les étroites ruelles médiévales, permet également l’encorbellement (étage en surplomb). Pour éviter le pourrissement du bois, les poteaux ne sont plus enfoncés directement dans le sol, mais s’appuient, la plupart du temps, sur un rez-dechaussée maçonné. A l’étage, on installe des lambrequins pour la protection contre les intempéries. Les façades sont enduites et ont renoué, depuis les années 1980, avec la couleur. Lorsque le pan de bois est partiellement ou en totalité caché, c’est la peinture, les jeux sur les volumes (cartouches qui dépassent) ou encore la publicité ( " L’Epargne " ) qui rythment les façades. L’encadrement des fenêtres, en pierre, en brique ou en bois offre aussi une grande diversité.