Communes : bastide, pas bastide?

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bastide, pas bastide?

bastide, pas bastide?

Le tracé initial de la ville au tournant des XIIIe et XIVe siècles paraît avoir dessiné un carré au sol divisé en quatre bandes est/ouest et sept bandes nord/sud soit vingt-huit rectangles (appelés des moulons).

Dans un contexte d’essor des défrichements et de l’agriculture, de la démographie et du commerce, près de 500 créations délibérées de villes nouvelles voient le jour dans le Sud-Ouest entre le XIIe et le XIIIe siècle. Il s’agit de mettre en oeuvre des centres de peuplement générant des revenus par l’imposition ainsi que de permettre un contrôle des populations et une emprise sur un territoire. Ils sont entrepris par une autorité ou plusieurs s’associant alors en un contrat de paréage. La charte de fondation définit l’attribution d’emplacements, et éventuellement les droits et devoirs des nouveaux occupants. Enfin, la ville adopte un urbanisme établi selon un tracé planifié. Sans être exclusives, ces caractéristiques, qui concernent à la fois le statut de la ville (données juridiques) et sa forme (données urbanistiques), définissent les bastides, nom donné dans le Sud-Ouest à ces nouvelles fondations.

Mirepoix ne répond pas aux données juridiques d’une bastide. En effet, il ne s’agit pas d’une construction ex nihilo puisque la ville existait antérieurement sous forme de castrum (village fortifié autour d’une maison forte) avant d’être détruite par une inondation et reconstruite ici. Elle n’a pas fait l’objet d’un accord de paréage mais relève de la seule volonté seigneuriale. Il n’y a pas eu de charte de fondation, les seigneurs de Lévis continuant à appliquer la charte de coutumes du castrum établie en 1207. La ville n’a d’ailleurs jamais été appelée bastide au Moyen Âge. En revanche, la ville répond à toutes les caractéristiques urbaines essentielles d’une bastide.