Communes : aux origines d'une ville nouvelle

Fermer
Imprimer

aux origines d'une ville nouvelle

aux origines d\'une ville nouvelle

A la suite d’une terrible inondation qui a emporté le castrum (village fortifié autour d’une maison forte) sur la rive droite de l’Hers, le seigneur Gui III de Lévis autorise les habitants à reconstruire une ville ici. Ce terrain plat, à quelque distance de la rivière et surtout au-dessus des eaux, offre un cadre propice à la mise en place d’un tracé où les rues se coupent à angle droit. Cette organisation régulière permet de quadriller le terrain en plusieurs entités égales et de les distribuer. Appelées " moulons ", ces parcelles forment des rectangles de 55 mètres sur 110.

Nous ne connaissons pas le nombre d’îlots réellement bâtis mais la régularité de la trame urbaine actuelle atteste de sa géométrie originelle. Nous pouvons supposer que la première configuration est proche de la forme d’un carré d’environ 400 mètres de côté, bordé par le cours du Maréchal de Mirepoix à l’ouest, les rues du Maréchal Joffre et Caraman au nord, la rue Frédéric Soulié à l’est et l’avenue du 11 novembre au sud. A l’intérieur, six rues est/ouest et trois rues nord/sud délimitent vingt-huit moulons. L’accord entre Gui III de Lévis et les consuls stipule que les parcelles à lotir sont de six brasses de large sur douze de profondeur. S’y adjoint un jardin de six brasses de large et dix-huit de long, à prendre dans la forêt de Plénefage, à l’extérieur de la ville. On sait par un texte de 1304 que la ville était entourée de fossés.

Le couvent des Cordeliers, dont il reste un portail aujourd’hui en propriété privée, a résisté à la crue de 1289, puisque c’est dans la maison des moines qu’est décidée la reconstruction de la ville. L’ordre des Trinitaires, qui a pour vocation le rachat des captifs emprisonnés par les païens, est déjà installé rive gauche, sur un emplacement qui deviendra le moulon n°2 (actuel espace André Malraux). Conséquence probable de la croisade contre les Albigeois et de la volonté catholique de reprendre la main, les ordres se multiplient à Mirepoix au XIIIe siècle : un couvent de Franciscains attesté en 1272 mais existant peut-être avant ; une communauté féminine Notre-Dame de Belloc, relevant de Cîteaux,fondée en 1298 par Constance de Foix (non loin de la porte d’aval, elle se serait retrouvée en dehors des murs lors de la construction des remparts en 1364).