Mirepoix : l'ancien palais épiscopal

l'ancien palais épiscopal
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L’épiscopat de Philippe de Lévis
Dans une période où beaucoup d’évêques et d’abbés perçoivent un bénéfice ecclésiastique sans en occuper réellement la charge, Philippe de Lévis choisit de se consacrer à son diocèse. Dès son arrivée en 1497, il s’emploie à rétablir l’ordre : réparation des églises, restauration de la discipline et des bonnes moeurs du clergé, administration rigoureuse des biens. Animé d’un élan de bâtir et d’une grande culture, il entreprend des travaux dans les édifices dont il a la charge : collège de Mirepoix à Toulouse, résidence des évêques à Mazerettes, prieuré de Camon, abbaye de Lagrasse dans l’Aude.

Le palais épiscopal
Il choisit de quitter Mazerettes pour s’installer en ville et achète une petite maison ruinée à côté de la cathédrale, qu’il fait refaire à neuf. Quelques années plus tard, vers 1520, elle est surélevée et élargie pour l’installation des appartements. La galerie d’arcades en anse de panier, dont certaines sont aujourd’hui rebouchées, fait donc partie de cette extension vers le nord. Les travaux, en belle pierre de taille, sont confiés au maçon Georges Terrer qui a aussi réalisé le clocher de la cathédrale. Laissant entrer la lumière, les fenêtres à meneaux sont organisées en travées régulières selon la mode de la Renaissance. Les quatre demi-croisées, sur le côté gauche, correspondent à l’escalier établi pour relier le palais à sa chapelle Sainte Agathe (au-dessus du porche de la cathédrale). Outre ses appartements, Philippe de Lévis a fait établir à l’intérieur de sa résidence, une autre chapelle, d’inspiration gothique, élevée sur deux niveaux.

Un magnifique ensemble de la Renaissance en Ariège
Si le style gothique a été privilégié pour les éléments religieux (porche de la cathédrale, chapelle du palais notamment), Philippe de Lévis adopte très tôt le style de la Renaissance. Influencé peut-être par la participation des seigneurs de Lévis aux guerres d’Italie, il constitue, avec son frère Jean au château de Lagarde, ce qui est aujourd’hui le plus bel ensemble ariégeois du XVIe siècle : architecture, mobilier, enluminures… L’escalier du palais, à rampes droites et repos à mi-étage, est doté d’un décor de caissons ornés de fleurons, de médaillons et de petits nus à l’antique. On trouve une même inspiration sur une porte qui se trouve aujourd’hui sur le chevet de la cathédrale, côté sud. Sur le sol de sa chapelle Sainte-Agathe dans la cathédrale, des carreaux émaillés polychromes comportent des décors floraux et géométriques, des motifs animaliers et un labyrinthe avec un minotaure central identifiable par la bannière qu’il arbore. Ce sont les artistes oeuvrant sur les chantiers toulousains qui ont été appelés : Jehan Rancy peut-être pour les sculptures de l’escalier et Servaix Cornouaille pour les livres religieux.

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