Manses : l'église Saint-Jean-Baptiste

l'église Saint-Jean-Baptiste
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Le prieuré Saint-Jean
Aujourd’hui disparu, il devait se tenir à proximité. Sa date de fondation n’est pas connue, mais il existe au moins en 1115 puisqu’il reçoit une donation de Bertrand de Lapenne. Il dépend de l’abbaye de Montolieu (près de Carcassonne), d’où son statut de prieuré. Il abrite un couvent qui répond à la règle de Saint-Benoît. Pendant la croisade contre les cathares (XIIIe siècle), les religieux semblent avoir entretenu des liens avec les hérétiques. C’est dans une maison leur appartenant que se tient, à Mirepoix, une entrevue entre l’évêque cathare de Toulouse et le vicomte de Castelbon en 1221 selon la déposition de Guillaume d’Arvigna devant l’Inquisition. En réponse à cette offense, l’abbé de Montolieu diminue l’importance du monastère et ses biens répartis sur plusieurs villages. Un certain Pierre Guibert est le dernier prieur de Manses cité dans les textes, en 1683.

L'église Saint-Jean-Baptiste
Citée depuis 1318, elle est inscrite au titre des Monuments Historiques en 1992. L’abside et les absidioles semi-circulaires du chevet ainsi que l’étroite fenêtre du transept sud évoquent l’époque romane (XIe-XIIe siècles). Le décor d’entrelacs et de billettes (petits cubes alignés et superposés en bandes) s’y réfère aussi, même s’il peut avoir été refait postérieurement. Il se trouve sur les contreforts extérieurs, sur la corniche intérieure qui court le long du chevet et du transept ainsi que sur le porche d’entrée. Les chapiteaux de ce dernier, ornés de larges feuilles d’eau lisses terminées par des volutes, rappellent la seconde moitié du XIIIe siècle. Sur la façade nord (devant vous), les portes murées du premier étage permettaient sans doute des accès directs aux bâtiments du prieuré, aujourd’hui disparus. Celle du rez-dechaussée a été aménagée par le marquis de Portes. Des travaux sont intervenus au XIXe siècle : surélévation de l’édifice en brique et torchis, agrandissement de certaines ouvertures, voûtement de la nef, adjonction du porche méridional et du clocher. A l’intérieur, une nef unique conduit à la croisée du transept fermée d’une grande verrière. Toutefois, la présence de trompes capables de soutenir un couvrement en pierre indique que l’adjonction d’un clocher-tour ou d’une coupole était au moins en projet. La croix extérieure en fer forgé attribuée au XVIe siècle, deux tableaux du XIXe siècle, des objets de culte de l’orfèvre Louis Samson sont protégés au titre des Monuments Historiques.

Une verrière originale
Commanditée par François-Henri de Portes en 1894, à la mémoire de ses parents, cette verrière octogonale de grandes dimensions (32 m²) étonne par sa position horizontale et par l’origine de son fabriquant. Alors qu’à cette époque les ateliers Gesta de Toulouse diffusent abondamment, la commande est passée dans la Sarthe, à Ferdinand Hucher, fils du célèbre Eugène, directeur de la Fabrique du Carmel du Mans. Sept médaillons narrant la vie de saint Jean-Baptiste et un huitième arborant les armoiries de la famille de Portes entourent le vitrail central représentant le baptême du Christ. Le tout est inséré dans des rinceaux de feuilles d’acanthe. La verrière a été restaurée en 2008 par l’atelier du maître verrier Pierre Rivière.

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