Lavelanet : l'industrie

l'industrie
Clic sur l'image Agrandir
+ 3 images

Une vallée industrialisée dès le Moyen Âge
Dès le Moyen Âge, les hommes ont détourné les eaux de l’Hers pour faire fonctionner leurs usines de transformation. L’eau est dérivée par le canal d’amenée et est restituée par le canal de fuite. Pour Lavelanet, on connaît des moulines (forges pour produire le fer) en 1412, deux moulins fariniers au XVIe siècle… Il faut attendre le XIXe siècle pour que la ville s’illustre comme pôle textile (c’était Laroque d'Olmes au Moyen Âge). Un véritable territoire de la laine se constitue avec les communes de proximité. Il oeuvre aussi bien dans la filature que dans le tissage ou dans l'apprêt (opérations finales). Au cours des Trente Glorieuses (1945-1975), il est devenu le premier centre cardé français. Le cardé constitue une catégorie de textiles réalisés par le tissage de fibres courtes, imparfaitement démêlées, donnant au fil et à l'étoffe un aspect grossier.

L’émergence d’un territoire de la laine
En 1801, après un apprentissage à Chalabre (Aude), Étienne Dumas introduit ici des draps larges, de qualité, destinés au marché national. C’est le début d’une série d’innovations rendues nécessaires par les fluctuations des marchés : cuirs-laines (draps cardés denses, lourds, épais) dans les années 1820 ; nouveautés (diversification des fils et des matières) dans les années 1860 ; recours à l’effilochage (résidus de laine) au lieu des laines vierges ; approvisionnement en Argentine, Uruguay, et Australie. Les crises à répétition, faillites… sont partiellement compensées par la mode des tissus unis vers 1890, l’arrivée de la voie ferrée en 1903, les commandes militaires...

L’histoire d’un grand territoire industriel
Les années 1920 sont celles d'une pleine croissance. La population passe de 3 608 à 4 827 habitants entre 1921 et 1926. La main-d’oeuvre étrangère, espagnole notamment, augmente. Les gens délaissent le travail aux champs au profit de celui à l’usine. Lorsque la pression patronale devient forte, des explosions sociales se produisent comme les trois grèves importantes en 1905-1906, 1926 et 1929. À la fin des années 1950, il y a 102 entreprises en pays d'Olmes occupant 3 500 ouvriers et 500 artisans. Là encore, les adaptations au marché sont constantes : fibres artificielles, peigné à partir des années 1960 (Roudière puis Dumons, à Lavelanet), tissus techniques au milieu des années 1980 (Michel Thierry, à Laroque d’Olmes, pour l'automobile), nanotextiles (incorporation de nanoparticules aux propriétés particulières) dans les années 1990… La crise rattrape toutefois le territoire à partir de 1985. Seuls quelques grands groupes concentrent l’emploi et la sous-traitance qu’ils confient de plus en plus à l'extérieur du territoire.

L’évolution de la ville de Lavelanet
Avec la machine à vapeur, les cheminées se multiplient pour l'évacuation des fumées, la ventilation... Elles sont bâties en briques réfractaires, le matériau le plus adapté à la chaleur et le meilleur isolant contre un refroidissement rapide. Leur forme conique résiste au vent au fur et à mesure qu’elles gagnent de la hauteur. Leur couronnement orné est un élément de prestige que les entreprises affichent sur leur papier à en-tête. L’autre élément nouveau est la toiture en sheds. Sa forme en dents de scie résulte d’une paroi nord de verre plus inclinée que la paroi sud fermée. Elle autorise un éclairage constant, ce qui permet de supprimer les élévations de températures et l’éclat trop vif de la lumière à certaines heures du jour. L’électricité fait son apparition à la toute fin du XIXe siècle, mais ne devient viable que vers 1935 lorsque la production s’avère régulière. Les entreprises ne sont plus obligées de s'installer près d'un cours d'eau. Le territoire vit au rythme des bruits, odeurs, couleurs changeantes de la rivière... jusque dans les années 1970.

Impression
Version imprimable :