Lagarde : le château de Lagarde (privé)

le château de Lagarde (privé)
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L’éphémère seigneurie Lagarde-Montségur (1300-1367)
S’il n’est pas absolument certain que le château de La Garde mentionné dans une donation de 1197 concerne la commune, celui dont hérite François de Lévis-Lagarde est bien situé ici. à la tête de la seigneurie et du château en 1300, ce descendant de la famille à qui échoit le territoire après la croisade contre les cathares en entreprend la reconstruction. Il adopte le plan d’un quadrilatère doté de tours aux quatre angles. Surmontées d’un crénelage, elles sont reliées entre elles par des courtines (murs). L’ensemble délimite une cour intérieure qui dessert des bâtiments à un étage. On y accède par une tour-porte défendue par une herse et un assommoir. Côté extérieur, les murs sont talutés (renforcés) et percés d’archères à étrier. En 1367, après l’extinction de la branche cadette des Lévis-Lagarde, le château revient en possession des Lévis-Mirepoix, qui en font leur résidence principale.

Des aménagements de la Renaissance
C’est probablement à la fin du XVe siècle que la famille de Lévis entoure le quadrilatère initial d’un mur d’escarpe (en gris sur le plan). Il est pourvu de six tours semi-circulaires, percées de bouches à feu, ouvertures dans les murs dont la forme permet l’utilisation des nouvelles armes. Ce dispositif est sans doute alors novateur. Entre 1510 et 1530, Jean V de Lévis-Mirepoix entreprend des travaux de confort : ajout d’une galerie à ogives nervurées, d’une chapelle et d’un escalier d’apparat desservant quatre niveaux. Il fait vraisemblablement aussi agrandir les fenêtres de l’étage. Comme son frère, l’évêque Philippe de Lévis à Mirepoix, il est sensible au nouveau style artistique de la Renaissance. L’escalier porte la marque de cet intérêt : installation hors oeuvre et non à l’intérieur du bâti, larges marches, sculptures de têtes d’angelots sur les retombées des fenêtres et de motifs floraux sur les clés de voûte. Il reste toutefois fidèle au style gothique flamboyant avec sa voûte en étoile à six branches.

Un palais résidentiel au XVIIe siècle
Vers 1640, Louise de Roquelaure, veuve d’Alexandre de Lévis, fait construire une troisième enceinte de 165 mètres de côté. Cette muraille est cantonnée de quatre bastions, dont un possède son blason (côté village). La rampe d’accès se situe devant vous. La maîtresse des lieux réaménage le château pour en faire un véritable palais résidentiel. Elle fait installer de vastes écuries, fait voûter la plupart des salles du rez de chaussée et élargir les fenêtres. Aujourd’hui disparu, le parc long d’environ 700 mètres atteignait l’actuelle route départementale n° 7. Jardin à la française organisé sur l’ordre et la symétrie, il se composait de divers parterres, bosquets, statues, ainsi que d’un labyrinthe. Il subsiste une glacière (bâtiment dont les propriétés isothermes permettent de conserver au frais). Classé au titre des Monuments historiques depuis 1914, le château est une propriété privée.

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