Coutens : l'histoire du village

l'histoire du village
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C’est par un conflit datant de 1230 que le village de Coutens nous est d’abord connu. Guillaume de Castillon, issu d’une ancienne famille seigneuriale de Mirepoix, a obtenu le village, avec ses droits et ses revenus, du procureur de l’abbaye de Montolieu (près de Carcassonne) à qui il appartient. L’obtention de ces avantages est contestée par le titulaire du prieuré de Manses, fondé par cette même abbaye. Un accord est trouvé, partageant entre les deux protagonistes les sources de revenus et autorisant Guillaume de Castillon à construire une maison dans le village. À sa mort, l’ensemble doit revenir au prieur de Manses, et donc à l’abbé de Montolieu. L'habitat médiéval devait se situer à proximité de l'ancienne église Saint-Martin avant de gagner son emplacement actuel, au bord de la route départementale.

Des vestiges romans

En 1249, Raymond du Fauga, évêque de Toulouse, confirme à Géraud de Montaut, abbé de Montolieu et à ses religieux, la possession des biens et des droits du prieuré de Manses, dont celle de Saint-Martin de Coutens. Cette église est vraisemblablement abandonnée au début du XVIIe siècle. En tout cas, en 1664, les enterrements se font à la nouvelle église de Coutens. Le cadastre napoléonien de 1839 nous indique l’état de ruine de cette ancienne église, qui a dû servir de carrière de pierres par la suite.

Située au sud du village actuel, en propriété privée, il ne reste aujourd’hui que le chœur de cette ancienne église, voûté en plein cintre. Orienté (tourné vers l’est), il se termine par un mur plat et est éclairé par une petite baie en plein cintre dont il ne reste que la partie haute. Les murs, très épais, sont constitués de deux parements, intérieur et extérieur, tenus ensemble par un blocage (mélange de diverses pierrailles et mortier). Ces parements sont faits de petits moellons grossièrement taillés posés en assises horizontales régulières. Les trous qui scandent actuellement les murs recevaient les extrémités de poutres horizontales lancées sur la largeur du bâtiment. Appelées "boulins", celles-ci soutenaient les planches de l’échafaudage et le solidarisaient avec la construction en cours. Des traces de peintures murales, plus récente, sont encore visibles à l’intérieur. Il s‘agit vraisemblablement d’une barbe ou de cheveux.

Cette ancienne église Saint-Martin pourrait être rattachée à une première période de l’art roman, peut-être vers le XIe siècle. La chapelle de Bensa à Lavelanet, sans doute construite au XIIe siècle, possède, elle, un chevet semi-circulaire et est construite en pierres de taille. Le chevet plat et la construction en moellons, de Saint-Martin, pourrait être un signe d’antériorité.

 

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