Communes : l’église Saint-Jean-Baptiste

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l’église Saint-Jean-Baptiste

l’église Saint-Jean-Baptiste

Elle remplace, au cours du XVIIe siècle, l’église Saint-Martin qui se situe au hameau du même nom, 500 mètres en contrebas du village actuel (il ne demeure pas de vestige). En 1633, lors de sa visite, l’évêque dit qu’une messe sera dite à l’ancienne église Saint-Martin. En 1664, sur les registres paroissiaux, sont mentionnées la chapelle Saint-Jean de Roquefixade et l’église paroissiale de Saint-Martin de Roquefixade. Sa date de création n’est pas connue mais elle ne semble pas avoir existé au moment de la fondation de la bastide (1288) ni même au cours du XIVe siècle. L’édifice actuel a été remanié. Sur le cadastre dit napoléonien (1836-1837), des maisons étaient accolées à l’église. On les trouve aussi  sur un plan de 1931. Le porche a été ajouté.
A l’intérieur, se trouve un très beau retable arborant la date de 1728. Il est dû à Charles Clarac (recteur de 1676 à 1724) comme l’indique la mention apposée sur le retable (1728 ex dono Caroli Clarac rectoris). Le curé de Roquefixade est recteur pour Roquefixade mais aussi pour les deux annexes extérieures à savoir l'église Sainte-Anne de Leychert et l'église Saint-Jean de Nalzen. Il gère toutes les églises et en perçoit les dîmes. Il est assisté de deux vicaires. Charles Clarac n’a pas commandité directement le retable mais il a beaucoup œuvré pour agrandir ("Bastir") l’église et il a donné 4000 livres par testament pour un retable et ornements. C’est son neveu et successeur pour la cure, Jean Gailhard, qui le met en oeuvre.

Le retable est organisé en trois travées. Les deux travées latérales se composent d’une porte surmontée d’une niche abritant une statue et d’un panneau sommital décoré (anges et volutes dorés). Seule la porte gauche donne un accès à l’arrière du retable qui permet de voir que celui-ci a été installé au milieu du chœur comme un décor de théâtre. Les statues sont celles de Saint-Jean Baptiste et de la Vierge à l’Enfant. La première semble contemporaine du retable. En revanche, la Vierge date du XIXe siècle (socle avec la mention « archiconfrérie »). La travée centrale comprend le tabernacle au centre, un tableau de crucifixion et un panneau sommital avec la figure de Dieu.
Le tabernacle est doté d’un riche décor : volutes, colonnes torses, abondance de fruits, statues de saint Sébastien et saint Roch. Le vocabulaire décoratif est bien celui de la période baroque. Sur la partie sommitale, les deux statues latérales paraissent contemporaines. Elles montrent aujourd’hui une statue de Vierge qui a été ajoutée au XVIIIe siècle. Initialement le vide permettait d’installer l’ostensoir, la monstrance des hosties abritées dans le tabernacle. En 1660, à la suite d’une ordonnance de l'évêque de Pamiers, tous les habitants décident d'acheter un tabernacle doré. On peut penser que son installation suit cette décision.

La peinture représente une Crucifixion comme dans beaucoup de retables. C’est un moyen de rappeler à nouveau, juste derrière le tabernacle, le sacrifice du Christ. Une scène semblable est représentée sur le tableau qui surmonte la porte d’entrée de l’église. Celui-ci est signé : Annet Auriac. C’est un peintre ariégeois né à Pailhès en 1633 et mort à Camon en 1708 dont on connaît une dizaine d’œuvres.
Ces deux tableaux ont été restaurés ainsi que le retable et l’ensemble des statues  dans un projet global qui s’échelonne depuis 2011.