Communes : l'église de la Nativité de Notre-Dame

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l'église de la Nativité de Notre-Dame

l\'église de la Nativité de Notre-Dame

Au début du XIIe siècle, l’église de Dreuilhe porte le nom de Notre-Dame-de-Peyre-Pertuse ("pierre percée"), évoquant les cluses (passages creusés par l’eau, ici le Touyre, dans le relief).  Dès 1108-1110, l’abbaye Saint-Sernin de Toulouse obtient des droits sur cette église par donation d’un certain Ameil Auter, à condition que son fils Bernard-Pierre soit reçu chanoine à Saint-Sernin. Cette église, comme beaucoup d’autres à cette période, a été usurpée par des laics, ce qui lui vaut d’être mise en interdit au cours de la 2e décade du XIIe siècle. L’histoire de Peyre-Pertuse est marquée par la révolte du jeune Olivier de Bensa, qui restitue, en octobre 1124, les droits sur l’église de Dreuilhe que son père avait donné au chapitre de Saint-Sernin, et qu’il détenait donc injustement. L’église de Dreuilhe est également connue par le vol sacrilège commis par Bernart Peyre et ses fils, qui font amende honorable en octobre 1125. Les papes confirment cette présence de Saint-Sernin à Sainte-Marie de Peyre-Pertuse par les bulles qu’ils délivrent au monastère entre 1141 et 1175.

Quelques éléments architecturaux se rattachant vraisemblablement à cette période sont encore visibles : arc à double clavage de la porte nord, ouvertures (porte et fenêtre) bouchées face sud, typiques de l’art roman (XIe – XIIe siècles). Cette église présente des caractères du 1er art roman méridional, notamment sur l’arc à double clavage de la porte nord. De nombreux remaniements ont ensuite eu lieu : chœur gothique, nef percée de trois baies, porte et fenêtres rebouchées, surélévation le long de la nef, etc. Au XVIIe siècle, Catherine de Caulet, entreprend plusieurs travaux d’embellissement du chevet, dont le retable accompagné de ses peintures murales. Habile gestionnaire de la seigneurie de Lavelanet à la mort de son mari, elle œuvre aussi à l’éducation des jeunes filles en fondant l’institution des "Mirepoises" dans la lignée de son frère François de Caulet, intransigeant évêque de Pamiers. Décédée le 13 juillet 1708 à Dreuilhe, sa pierre tombale est encore visible dans la nef de l’église.

Cet édifice, orienté (tourné vers l’est), adopte un plan simple : une nef unique terminée par un chevet pentagonal et un clocher pignon à deux arcades. Scandé de contreforts, il est construit en moellons grossièrement taillés, disposés en assises régulières. Il est éclairé par trois baies en plein cintre, côté sud. Un retable en bois doré de style baroque prend place dans le chevet, derrière l’autel. Installé en 1666 à la demande de Catherine de Caulet, il est inscrit au titre des Objets depuis 1994. Il présente un décor architecturé composé d’un panneau central à couronnement et de quatre panneaux latéraux. Le panneau central comprend une toile peinte de l’Assomption de la Vierge, encadrée de colonnes torsadées décorées de feuilles de vigne et grappes de raisin. Les volets latéraux accueillent une statue (Saint-Gaudéric ? à gauche et un évêque à droite) posée sur un socle, puis une toile peinte. Ces panneaux latéraux sont surmontés de peintures murales composées de rinceaux enserrant les monogrammes de la Vierge (AM) et du Christ (IHS). Elles sont attribuées au peintre Jean Soun du fait de leur ressemblance avec celles de Saint-Jean du Falga qu’il a signées. On retrouve également ce peintre à Leychert et Péreille. Le chevet abrite également un tabernacle à ailes en bois sculpté doré du XVIIIe siècle, classé au titre des Objets depuis 1966. Plusieurs statues de style saint-sulpicien, du XIXe ou début XXe siècle, prennent place dans la nef.