Communes : la Tour de Sainte-Foi

Fermer
Imprimer

la Tour de Sainte-Foi

la Tour de Sainte-Foi

Schema ste-foiDe multiples seigneurs
Après la croisade contre les cathares au XIIIe siècle, le village est donné à Gui Ier de Lévis, venu d’Île-de-France et bras-droit de Simon de Montfort. Il est alors inclus, comme beaucoup d’autres, dans la seigneurie de Mirepoix et y reste jusqu’à la Révolution. Des personnages intermédiaires font parfois fonctionner les domaines (prélèvement de l’impôt...) : Guillaume de Lordat en 1325, Jean d’Arnave en 1400. Au début du XVIIe siècle, c’est Étienne de Lévis qui porte le titre de seigneur de Sainte-Foi. Le village est inscrit au titre de la loi du 2 mai 1930 relative à la protection des monuments naturels et sites.

La Tour de Sainte-Foi (propriété privée)
Cité dans les textes à partir de 1372, l’édifice s’organise autour d’un bâtiment rectangulaire (A), flanqué d’une tour côté sud (B) et de plusieurs constructions au nord (C, D et E), qui encadrent la cour d’entrée. Les bâtiments A, B, C et D sont construits en moellons grossièrement taillés disposés en assises régulières et possèdent, dans leur partie basse, des archères à étrier. Ces éléments défensifs sont typiques de la fin XIIIe / milieu XIVe siècle. On voit que la tour (B) et la construction (C) prennent place en absorbant une partie des ouvertures du bâtiment (A). Ils sont donc postérieurs, sans doute de peu car l’architecture est très similaire. Les baies géminées en arc brisé (dont certaines ont été refaites en 1842) sont visibles aussi bien sur la façade sud de la tour (B) que sur celle du bâtiment (A). Elles sont représentatives de la fin du XIIIe siècle ou de la première moitié du siècle suivant. La porte sud de la tour, en arc brisé, surmontée d’un blason martelé, est datable du XIVe siècle. Les traces des fenêtres à meneaux visibles sur les murs ouest et sud du bâtiment (A) sont à rattacher au XVe siècle. De facture plus grossière, les parties (E) sont vraisemblablement plus récentes.

Une colonie pénitentiaire au XIXe siècle
Dans le courant du XIXe siècle, deux nouveaux types d’établissements carcéraux se mettent en place pour les jeunes : les prisons et les colonies pénitentiaires. Ces dernières, dites " colonies agricoles ", constituent un modèle alternatif de réinsertion par le contact avec la nature et le travail de la terre. On y emprisonne pour plusieurs années de jeunes adolescents condamnés la plupart du temps pour vol. Les conditions de vie y sont très pénibles : charge excessive de travail, peu de nourriture, cachot, etc. L’instruction est souvent limitée à 1 heure 30 par jour. Malgré une loi de 1850 qui vise à réglementer ces centres, ceux qui relèvent du privé restent difficiles à contrôler. Celui que M. Sabatier fonde à la Tour, n’apparaît d’ailleurs pas sur les listes officielles. Les enfants emprisonnés travaillent surtout la vigne, qui entoure alors le domaine. On relève au moins deux tentatives d’évasion (pratique courante) en 1885 et 1894, ainsi qu’une révolte. Après la fermeture de la colonie pénitentiaire, le domaine entre en possession de la famille Toulouse-Lautrec.